
On entend souvent dire que « les entreprises africaines manquent de rigueur ». Qu’elles devraient « mettre plus de procédures ». C’est une erreur d’analyse.
Le problème n’est pas le manque de procédures. Le problème, c’est la tentative permanente d’imposer des modèles administratifs conçus ailleurs, sans tenir compte de la réalité du terrain africain : l’instabilité, l’informalité, et surtout la réactivité exceptionnelle de nos entrepreneurs.
L’improvisation n’est pas une faiblesse africaine – c’est un actif stratégique
Quand une route est coupée par la pluie, qu’un fournisseur disparaît sans prévenir ou qu’un client change d’avis à la dernière minute, l’improvisation devient un outil de gestion.
Dans bien des cas, elle sauve l’entreprise.
Selon une étude BAD/IFC (2023), 65 % des PME africaines déclarent improviser régulièrement pour faire face aux imprévus.
Et si ce chiffre, au lieu d’être perçu comme un retard, était une preuve d’agilité entrepreneuriale unique au monde ?
L’objectif n’est donc pas de supprimer l’improvisation – mais de l’encadrer intelligemment.
Plutôt que d’imposer des manuels de procédures de 200 pages copiés d’Europe, il est temps de promouvoir des outils qui structurent sans étouffer.
Deux exemples africains montrent la voie : HARVESTS et VitalCHECK.
HARVESTS – Quand le digital respecte la logique du terrain
Dans l’agriculture, secteur vital pour notre continent, la majorité des ventes se font encore via carnet papier ou WhatsApp. C’est rapide… jusqu’au jour où une promesse est oubliée ou un prix mal noté.
L’application HARVESTS résout ce problème sans bouleverser les habitudes :
* Catalogue digital facile à remplir
* Prise de commande centralisée
* Notifications automatiques pour relances
* Historique accessible et partageable
Résultat : le paysan, la coopérative ou le transformateur agroalimentaire reste libre de négocier, mais sécurise enfin ses ventes.
HARVESTS ne remplace pas la débrouillardise africaine – elle la fiabilise.
VitalCHECK – Piloter sans tableau de bord compliqué
Autre syndrome répandu : le dirigeant africain qui « sent quand ça va mal », mais ne mesure rien.
VitalCHECK introduit un principe révolutionnaire de simplicité :
- 6 indicateurs vitaux, à surveiller comme un médecin surveille un patient. Ni plus, ni moins.
- Ventes récurrentes (pouls), trésorerie (pression), stock (respiration), satisfaction client (température), moral de l’équipe (réflexes).
En quelques minutes, un entrepreneur sait s’il doit accélérer… ou envoyer son entreprise en salle d’urgence.
Le continent ne gagnera pas par imitation – mais par invention.
Le véritable défi africain n’est pas d’apprendre la procédure.
C’est de transformer la réactivité en méthode, l’improvisation en système, l’instinct en avantage compétitif.
Plutôt que d’exporter des procédures occidentales, exportons des outils africains nés de la réalité africaine.
HARVESTS et VitalCHECK ne sont pas de simples logiciels : ils incarnent une nouvelle doctrine managériale adaptée à notre continent.
Une doctrine qui dit : « Nous pouvons être agiles et organisés. Nous pouvons être rapides et fiables. »
Décideurs, investisseurs, gouvernements : cessez de penser en termes de “formalisation ou informel”.
Le futur africain se jouera entre deux mots : improvisation augmentée.